Parlons lexique boursier : êtes-vous familier avec les instruments financiers ? La réglementation les définit comme étant « les titres et les contrats financiers ». Il s’agit de produits émis par des entreprises, par l’État ou encore par des organismes de placement collectif, pouvant être négociés sur les marchés (ils ne sont pas tous cotés). Titres de capital, titres de créances, parts ou actions de FCP ou de SICAV, produits dérivés, produits structurés, il existe des instruments financiers de différentes natures. Il faut aussi distinguer les produits complexes des produits non complexes. Pour vous aider à y voir plus clair, définissons ensemble les instruments financiers les plus courants.
Article L211-1 du Code monétaire et financier
> L’investissement en bourse comporte un risque de perte en capital, quels que soient les instruments financiers utilisés.
Titres de capital : les actions
Les actions sont parmi les instruments financiers négociables en bourse les plus connus. En achetant ce type de titre, vous devenez propriétaire d’une fraction du capital de l’entreprise qui l’a émis. Avec cette acquisition viennent des droits : droit aux dividendes (vous touchez votre part des bénéfices éventuellement réalisés par l’entreprise) ou encore droit sur la gestion (lors des assemblées générales, vous pouvez voter, et donc participer aux décisions concernant l’entreprise).
Les actions sont des produits financiers à risque. Leur prix fluctue au gré des mouvements des marchés. Et si jamais l’entreprise émettrice devait faire faillite, vous pourriez perdre la totalité de votre investissement.
Titres de créances : les obligations
Autres instruments financiers incontournables sur les marchés : les obligations. Ces titres sont des parts d’emprunts émanant de l’État, de collectivités publiques ou d’entreprises. Lorsque vous achetez une obligation, vous prêtez des fonds à l’entité qui a émis le titre. Ce qui vous permet d’encaisser des intérêts. Au terme de la période d’emprunt, votre mise vous est rendue, sauf si l’émetteur fait faillite.
Les obligations sont des produits qui présentent des risques en cours de vie et à l’échéance. Il y a plusieurs risques à garder en tête :
Celui de ne pas récupérer votre investissement en cas de défaillance de la collectivité ou de l’entreprise émettrice.
Également, les obligations peuvent voir leurs cours baisser si les taux directeurs augmentent (ce qui pose problème lorsque vous souhaitez revendre vos titres avant leur échéance).
OPC : les titres de SICAV et de FCP
Les OPC (organismes de placement collectif) sont des placements collectifs qui vous permettent d'investir dans un portefeuille diversifié en actions, en obligations, etc.
Les OPC investissent en valeurs mobilières (actions, obligations, etc.) pour le compte d’un grand nombre d’épargnants. En achetant une part d’OPC, vous accèdez à un portefeuille diversifié géré par un professionnel (une société de gestion agréée).
En échange de votre argent, vous ne détenez pas directement des titres en bourse, mais vous accumulez des parts d’OPC.
Les organismes de placement collectif se retrouvent principalement sous deux formes : les SICAV (sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (fonds communs de placement).
Le degré de risque associé aux OPC est plus ou moins élevé. Il dépend de la stratégie d’investissement de la SICAV ou du fonds de placement. Par exemple, les OPC monétaires présentent des risques moins élevés que les OPC essentiellement exposés aux actions.
Les instruments financiers dérivés
Les instruments financiers dérivés, ou produits dérivés sont liés à des actifs sous-jacents (actions, obligations, matières premières, devises, etc.). Ils constituent des instruments de couverture contre les risques de fluctuation de leurs actifs sous-jacents (variation des taux de change ou des taux d’intérêt, volatilité, etc). En souscrivant un produit dérivé, vous obtenez le droit ou l’obligation d’acheter ou de vendre la valeur sous-jacente concernée à un prix défini et sur une période donnée.
Parmi les instruments financiers dérivés les plus communs, on trouve les contrats à terme (futures), les options, les turbos, les certificats, les contrats pour différence (CFD), les swaps et les warrants.
Ces produits financiers sont très risqués et s’adressent à des investisseurs avertis. En tout état de cause, ils ne devraient pas composer la partie majoritaire de votre portefeuille.
Un mot sur les (ETF ou trackers) : ces outils, qui répliquent la performance d’indices boursiers, fonctionnent un peu comme les produits dérivés (les indices faisant office de sous-jacents).
Les produits financiers structurés
Les produits structurés sont des instruments financiers combinant plusieurs actifs : placements financiers traditionnels (actions, obligations, etc.), produits dérivés, actifs sous-jacents. L’avantage des produits structurés, c’est leur flexibilité : ils peuvent être adaptés au contexte du marché et à vos besoins en tant qu’investisseur (du point de vue de la stratégie d’investissement, de votre profil de risque, du rendement attendu, etc).
Les produits structurés sont, dans la plupart des cas, émis sous la forme d’EMTN (Euro Medium Term Notes = des obligations de moyen terme à capital non garanti).
Tout comme les instruments dérivés, les produits structurés sont des solutions d’investissement présentant un risque de perte en capital, dont vous devez maîtriser les subtilités.
Les instruments financiers complexes et non complexes
Classer les instruments financiers en fonction de leur nature, ce n’est pas la seule façon de faire... il est aussi possible de les répartir en deux grands groupes : les instruments financiers non complexes et les instruments financiers complexes.
Vous pouvez acheter et vendre des produits financiers non complexes même si vous ne possédez pas une connaissance approfondie des marchés. Il s’agit de ‘titres courants’, comme les actions et les obligations ordinaires, ou les parts et actions de certains OPC.
La négociation des instruments financiers complexes, quant à elle, nécessite une expertise de l’investissement en bourse. Il est question de produits élaborés ou atypiques, dont la valeur est susceptible de varier en fonction de nombreux facteurs (autres que l’offre et la demande).
Ce sont les obligations à échéance indéterminée, les actions cotées sur des marchés non réglementés, les OPC investissant sur des fonds alternatifs, les FCP à risque, etc. Sans oublier les produits dérivés et les produits structurés (de manière générale, car certains peuvent être considérés comme non complexes).
Source: Webedia, Juin 2020.
Crédit visuel : Cecilie_Arcurs, Gettyimages.