Les turbos en Bourse, qu’est-ce que c’est ?
En Bourse, le turbo peut se définir comme un produit dérivé, c’est-à-dire un produit financier dont le prix dépend ou provient d’un ou plusieurs actifs sous-jacents . Les turbos permettent ainsi de se positionner sur de nombreux sous-jacents tels que des actions, indices, matières premières ou encore devises, le tout reposant sur un effet de levier.
C’est le fait que l’investisseur ne finance qu’une partie du montant correspondant au cours de l’action qui permet cet effet de levier. Qui paie l’autre partie? Les émetteurs de turbos, à savoir, globalement, les établissements financiers via ce que l’on appelle le niveau de financement (soit la partie que l'émetteur finance pour l’investisseur). Dans ce contexte, lors de l’achat d’un turbo, seule la différence entre le cours de l’action et le prix d’exercice fixé par l’émetteur sont à la charge de l’investisseur.
Grâce à l’effet de levier, le cours du turbo évolue plus fortement que son actif sous-jacent, que ce soit de façon positive ou négative. Plus le levier choisi est important, plus l’investisseur peut espérer un potentiel de gain élevé et plus, dans le même temps, il fait face à un risque significatif pour son capital. Il faut en effet savoir que les turbos n’offrent pas de garantie en capital. En pratique, si l’effet de levier est de 10, par exemple, les variations du prix du turbo seront alors, à la hausse comme à la baisse, environ 10 fois plus importantes que celles du sous-jacent avec un risque de perte en capital important. C’est pourquoi les turbos sont des produits réservés aux investisseurs avertis qui souhaitent dynamiser leur portefeuille à court terme.
La marche à suivre pour investir
Ces produits dérivés, qui sont émis par des institutions financières en charge d’assurer leurs liquidités et de financer une partie de l’investissement, peuvent être achetés ou vendus relativement facilement. Mais comment les turbos sont-ils négociables? À partir d’un compte-titres ordinaire (CTO) et auprès d’un intermédiaire financier (banque, courtier ou encore broker), ils se négocient aussi simplement qu’une action. Dans les faits, vous devez préciser le code du Turbo, la quantité et le cours de négociation souhaités. À noter que des frais de courtage peuvent vous être facturés par votre intermédiaire financier, comme pour toute opération sur un titre coté en Bourse.
L’achat et la vente de turbos sont par ailleurs facilités par le fait que ces derniers peuvent profiter d’horaires de négociations étendus. Des horaires qui vont au-delà de ceux des marchés financiers, en allant de 8h à 18h30 par exemple, en fonction des banques.
Il faut aussi savoir que certains turbos, dits classiques, ont une durée de cotation limitée dans le temps. Après expiration, ils ne peuvent pas être revendus En revanche, si, avant l’échéance, le cours du sous-jacent atteint ce que l’on appelle la « barrière désactivante » (seuil de sécurité qui permet de ne pas perdre plus que son capital) définie par l’émetteur, alors le turbo perd toute sa valeur et est désactivé prématurément. Si, à l’échéance, le cours du sous-jacent n’a jamais franchi la « barrière désactivante », vous vous voyez remboursé à hauteur de la valeur intrinsèque du produit.
Les turbos infinis (ou open end) d’un autre côté, n’ont pas d’échéance. C'est à dire qu'ils cotent indéfiniment, tant que la barrière désactivante n'est pas touchée. Ainsi, lorsque cette dernière est touchée, l'émetteur du turbo va distribuer aux détenteurs un moindre remboursement.
Sachez qu’il est possible de vendre ou acheter les turbos sans attendre la date d’échéance. Chaque jour de Bourse vous donne la possibilité de négocier ce type de produit dérivé.
Les éléments à connaître pour bien investir
On l’a dit et il est important de le répéter, investir dans des turbos en Bourse est un acte réservé aux investisseurs expérimentés et avertis car les risques encourus en termes de perte en capital ne sont pas négligeables. Pour investir sur ces produits dérivés de la meilleure façon possible, il est primordial de maîtriser certaines notions, comme par exemple le fait qu’il existe deux grands types de turbos : le Turbo Call (ou Turbo Long), qui vous donne la possibilité de profiter de la hausse des marchés financiers, et le Turbo Put (ou Turbo Short), qui permet de son côté de profiter de la baisse des marchés financiers. En fonction du type de turbo, les calculs de la valeur et du prix de ce dernier ne seront pas les mêmes.
Aussi, si vous vous demandez si vous pouvez perdre plus que le capital que vous investissez sur les turbos, sachez que la réponse est non : grâce à la « barrière désactivante », vous avez l’assurance de ne pas perdre plus que le capital investi.
Source : Webedia, Mai 2020.
Crédit visuel : d3sign