PERassurance-vie

PER ou Assurance-Vie : quel cadre d’investissement pour votre avenir ?

L’assurance-vie a longtemps été présentée comme LE produit long terme, souvent dédié à la préparation financière de sa retraite. La création du Plan d’épargne retraite (PER), par la loi Pacte, en 2019, assez souple en termes de choix de sortie (rente ou capital) et de retraits d’argent dérogatoires et ressemblant, dans son fonctionnement, à l’assurance-vie, a engendré de nombreuses questions chez les épargnants. Quel contrat d’assurance ou cadre d’investissement doit-on privilégier si l’on souhaite épargner doucement mais sûrement pendant sa vie active, afin de bénéficier d’un complément de revenus à l’heure de sa retraite ? Le PER ? L’assurance-vie ? Lequel de ces deux contrats choisir ?

Publié le 17 juillet 2024

Quels sont les points communs entre le PER et l'Assurance-Vie ?

Les deux contrats sont assez similaires dans leur façon de fonctionner.

1 - Possibilité de versements libres

En termes de gestion dans les deux cas, l’investisseur peut procéder à des versements libres, c’est-à-dire verser sur son contrat ou son plan les montants qu’il souhaite, au moment où il l’entend. Cela peut être le versement en une seule fois d’un capital important (après un héritage, par exemple) ou le versement de sommes moins importantes quand son compte de dépôt est excédentaire et que de la trésorerie est disponible. L’épargnant peut aussi mettre en place des versements programmés (mensuels, par exemple) qui présentent l’avantage de représenter un « investissement forcé » sur les marchés à différentes périodes. 

Les unités de compte (UC) présentent un risque de perte en capital.

Les achats au moment où les cours sont les plus hauts seront contrebalancés par les achats effectués en période de courbe baissière. 

2 - Accessibilité aux investisseurs

L’assurance-vie comme le PER individuel sont ouverts à tous, mais à partir de l’âge de 18 ans seulement pour le PER. Depuis le début de l’année 2024, il n’est, en effet, plus possible pour les parents d’ouvrir un plan d’épargne retraite au nom de leurs enfants. Un contrat d’assurance-vie, en revanche, peut être ouvert au nom d’un enfant mineur.  Faire bénéficier ses enfants des capitaux épargnés sur ses placements peut aussi passer par la clause bénéficiaire.

 3 - La rentabilité 

Un contrat d’assurance-vie et un PER bancaire sont investis dans le même type d’actifs sélectionnés par l’assuré et en fonction de son profil d’investisseur : un fonds euros à vocation sécuritaire et les supports en unités de compte (UC) constituées de fonds actions, obligations, fonds monétaires sur contrats avec fonds en euros, non cotés ou immobilier (via des SCI ou des SCPI par exemple). C’est l’investisseur qui choisit la composition de son contrat ou plan. 

Les unités de compte (UC) présentent un risque de perte en capital.

Selon son profil d’investisseur, il peut opter pour un fonds euros à vocation sécuritaire, assorti, le cas échéant et pour booster le rendement (la performance n’est alors qu’un objectif qui ne saurait être garanti), d’un petit pourcentage d’UC plus risquées comptant, notamment, des actions. 

Les unités de compte (UC) présentent un risque de perte en capital.

S’il a une appétence au risque plus grande, il choisira d’accorder un pourcentage plus important aux UC en intégrant même du non coté. En tout état de cause, le choix des UC doit aussi prendre en compte la durée d’investissement envisagée. Plus l’horizon de rachat des fonds est lointain, plus ceux-ci peuvent être investis dans des produits plus risqués qui peuvent être plus rémunérateurs (objectif de performance non garantie). Sur longue période, les actions affichent les taux de performance les plus élevés. 

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

A noter que la composition des deux contrats peut varier au bon vouloir de l’investisseur au fil du temps.

La rentabilité dépend donc de ce qui compose le contrat ou le plan, mais pas seulement puisque la fiscalité va également avoir un impact sur la rentabilité finale.

 4 - Liberté pour choisir le(s) bénéficiaire(s) en cas de décès

L’assurance-vie comme le PER permettent de désigner le ou les bénéficiaire (s) qui percevra (ont) le capital décès (capital investi + éventuelles plus-values), en cas de décès de l’investisseur adhérent. C’est ce que l’on appelle la « clause bénéficiaire ». L’adhérent peut librement désigner un membre de la famille ou toute autre personne (ami) ou entreprise/association.

Les critères de choix entre PER et assurance-vie

Si les deux contrats se ressemblent, ils répondent à des besoins différents et sont complémentaires.

1 - La finalité de l’investissement

L’objectif du PER est de permettre à l’investisseur de percevoir un complément de revenu après sa cessation d’activité, alors que sa pension de retraite (moins élevée que ses revenus pendant sa vie active) peut ne pas suffire à lui assurer un niveau de vie convenable.  L’idée est donc d’investir tout au long de sa vie professionnelle pour récupérer les fonds (en capital ou en rente viagère) à l’heure du 3ème âge. Un contrat d’assurance-vie a pour finalité de permettre à l’investisseur de se constituer un capital à long terme, pour n’importe quel projet. Pour inciter les adhérents à garder leur contrat longtemps, la fiscalité est avantageuse après huit ans de détention.

2 - La disponibilité des fonds 

Les fonds déposés sur le PER et qui se capitalisent sont bloqués - hors cas dérogatoires - jusqu’à au moins l’âge de la retraite de l’adhérent. Les fonds déposés sur un contrat d’assurance-vie ne sont jamais bloqués (sauf acceptation par le bénéficiaire ou mise en garantie tel que le nantissement) même avant huit ans de détention. 

Les cas dérogatoires de retraits anticipés de sommes investies dans le PER sont :  

  • Acquisition de la résidence principale, 

  • Invalidité, 

  • Décès du conjoint, 

  • Surendettement, 

  • Chômage non indemnisé ou cessation d’activité non salariée. 

A l’exception de ces cas, il est impossible de retirer avant la retraite des fonds d’un plan.

Quels sont les avantages du PER ? 

Avantage 1 - La déductibilité des versements du revenu imposable

Le cadre du PER est attractif fiscalement, pendant toute sa période d’alimentation. 

Chaque année, le cumul des versements volontaires est déductible du revenu imposable :

  • Pour un salarié en application de l'article 163 quatervicies du CGI, cet avantage fiscal ne doit pas excéder 10 % de ses revenus professionnels (nets de cotisations sociales) de l’année précédente, et le plafond de déduction maximale, pour 2024, est fixé à un montant de 35 194 euros en 2024, ou un minimum de 4 399 euros (si le plafond des 10 % est inférieur à ce montant). 

  • Pour un travailleur non salarié ou TNS (profession libérale ou indépendant), en application de l'article 154 bis ou 154 bis O A du CGI, le plafond est de 10 % des bénéfices imposables (BIC, BNC, BA), dans la limite de 46 638 euros (1 PASS) en 2024 auquel s’ajoute 15 % du bénéfice imposable compris entre 1 et 8 PASS dans la limite de euros, ou un minimum de + 15 % du bénéfice imposable compris entre 1 et 8 PASS.

A noter que le plafond est potentiellement cumulable à ceux non utilisés les trois précédentes années et qu’il est possible d’utiliser le plafond de son conjoint. Une possibilité qui peut être très pratique en cas de revenu exceptionnel une année.

Cet avantage fiscal consenti à l’entrée est donc particulièrement intéressant pour les contribuables situés dans la tranche marginale d’imposition (TMI) la plus élevée - entre 30 % et 45 % - car ces hauts taux constituent de puissants effets de levier fiscaux capables d’abaisser l’impôt de façon conséquente. 

Pour que cette stratégie soit vraiment gagnante, il faut toutefois qu’il existe un différentiel de taux d’imposition entre la vie active et le moment de la retraite, afin que l’avantage accordé à l’entrée ne soit pas repris à la sortie. En effet, la rente ou le capital récupéré à l’heure de la retraite sont imposés au barème de l’impôt sur le revenu ou à 30 % (flat tax). Mais une moindre imposition après la vie professionnelle est une réalité dans la très grande majorité des cas.

Avantage 2 - Une préparation « forcée » de la retraite

Le blocage (sauf exemptions) de l’épargne jusqu’à l’âge de la retraite oblige les adhérentss à se constituer un capital de sécurité pour la période de leur vie où leurs revenus vont diminuer.

À LIRE : Les 4 avantages du PER pour financer sa retraite

Quels sont les avantages de l'assurance-vie ? 

1 - Des fonds disponibles à tout moment1

En assurance-vie, seules les plus-values sont imposées en fonction de l’âge du contrat au moment du rachat des fonds. Pour les versements effectués depuis le 27 septembre 2017 et si le contrat a moins de huit ans, les plus-values sont soumises à un prélèvement forfaitaire unique de 12,8 % et de 17,2 % de prélèvements sociaux. Après huit ans, tout rachat bénéficie d’un abattement d’un montant de 4.600 euros par an pour les contribuables célibataires, veufs ou divorcés ou à un montant de 9.200 euros pour les contribuables soumis à une imposition commune. 

Au-delà de l'abattement, les plus-values sont imposées au taux de prélèvement forfaitaire unique de 7,5 % :

  • Jusqu'à 150 000 euros de primes versées au 31/12 de l'année précédent le rachat, tous contrats confondus détenus par un même titulaire. 

  • Au -delà de 150 000 euros, le taux du prélèvement forfaitaire unique passe à 12,8 %.

Dans tous les cas, les prélèvements sociaux s’appliquent.

2 - Un cadre d’investissement avantageux en cas de succession 

Si, pendant la phase d’épargne, la fiscalité en cas de décès est quasi identique dans les deux contrats (la différence est que dans le PER, c’est l’âge du décès qui détermine la fiscalité et non la date des versements), l’assurance-vie permet de transmettre les sommes investies sur le contrat en dehors des règles légales de succession.

Pour des versements réalisés avant 70 ans

Selon la fiscalité applicable au 01/01/2024 au contrat d’assurance-vie, les sommes transmises au décès sont exonérées jusqu’à 152.500 euros (par bénéficiaire, tous contrats confondus). Une taxe de 20 % peut s’appliquer selon certaines conditions fiscales précisées dans la notice du contrat. Et au-delà, le taux grimpe à 31,25 %.

Pour des versements réalisés après 70 ans 

Un abattement de 30.500 euros, réparti entre les bénéficiaires au prorata de leurs parts tous contrats confondus, s’applique.  Au-delà de ce plafond,les sommes transmises sont soumises au barème des droits de succession, qui dépend du lien de parenté avec le ou les bénéficiaires.

Pourquoi cumuler PER et assurance-vie ? 

En réalité, si la comparaison des deux contrats est intéressante, choisir entre les deux n’est pas nécessaire. Il est ainsi possible de détenir un ou plusieurs contrats d’assurance-vie et un ou plusieurs PER car, comme vu plus haut, les deux cadres d’investissement peuvent avoir des finalités différentes : par exemple : complément de retraite pour le PER et transmission fiscalement intéressante pour l’assurance-vie.

Tableau comparatif entre assurance-vie et PER

Assurance-vie

Plan d'épargne retraite

Disponibilité des fonds

Rachats possibles à tout moment, sauf en cas d’acceptation du bénéficiaire ou nantissement.

Fonds bloqués jusqu'à la retraite.

Fiscalité applicable au 01/01/2024

Attractive en cas de décès ou de rachat du vivant de l’adhérent et dans le cadre d'une transmission.

Attractive au moment des versements.

Gestion

Libre ou mandat d’arbitrage (seuls le choix des supports d'investissement, selon le profil choisi par l’adhérent et la réalisation des opérations d'arbitrage sont délégués).

Libre ou déléguée à un professionnel et pilotée en fonction de l'horizon retraite.

Frais et performance des fonds

Similaires

Similaires

Bilan

À privilégier pour se constituer un capital pouvant potentiellement servir pendant sa vie active ou à l'heure de sa retraite, et préparer sa succession

À privilégier pour se préparer des revenus complémentaires pour sa retraite, particulièrement pour les contribuables les plus imposés

Document publicitaire dépourvu de valeur contractuelle.


PERassurance-vie

Francia PADDEU

Rédactrice web et auteur de nombreux articles sur le domaine bancaire et les finances personnelles.

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Questions courantes sur le dilemme « PER ou assurance-vie »

Dans un plan d’épargne retraite, les sommes sont bloquées jusqu’à l’âge de la retraite, sauf cas de sortie dérogatoires. A contrario, en assurance-vie, le rachat des fonds peut s’effectuer à tout moment, sauf en cas d’acceptation du bénéficiaire ou nantissement.

En termes de gains, cela dépend des choix de l’investisseur qui va faire rentrer dans son plan ou son contrat des produits plus ou moins risqués. En termes d’avantage fiscal, cela dépend de l’intention de l’adhérent : s’il souhaite réduire ses impôts pendant sa vie active, le PER avec sa déduction fiscale à l’entrée est plus intéressant, notamment pour les cadres. S’il souhaite préparer une succession à moindres frais fiscaux, l’assurance-vie est préférable. Détenir un PER + une assurance-vie est le meilleur choix pour profiter des plus-values de chacune des formules.

Les unités de compte (UC) présentent un risque de perte en capital.

Le blocage des fonds jusqu’à l’âge de la retraite, même s’il existe des sorties dérogatoires, et la fiscalité à la sortie (impôt sur le revenu ou flat tax). Le taux des prélèvements sociaux est à 17,2 % que la sortie se fasse en rente ou en capital.

Cette fois, les fonds sont disponibles (sauf en cas d’acceptation du bénéficiaire ou nantissement), mais pas immédiatement. Les rachats s’effectuent librement, mais il existe un délai pour récupérer les fonds. Une demande doit être adressée par écrit à l’assureur. Qui va alors lancer les démarches pour l’enregistrement du transfert de fonds. Avec Fortuneo vie, la mise à disposition des fonds varie entre 10 et 15 jours ouvrés (hors samedi et dimanche).

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