Qu’est-ce la méthode DCA en Bourse ?
Au fil des années, c’est une solution qui a acquis une certaine popularité1 du fait de sa simplicité d’utilisation.
C’est la raison pour laquelle la compréhension des grands principes de cette stratégie peut soulever l’intérêt de l’investisseur particulier.
Définition
La stratégie DCA (pour Dollar-Cost Averaging ou investissement programmé en français) porte peut-être un acronyme un peu intimidant.
Pourtant, ses grands principes ne sont pas compliqués à comprendre.
Son objectif consiste simplement à investir une somme d’argent identique à intervalles réguliers et définis à l’avance, sans chercher à faire le moindre market-timing (trouver le moment idéal pour investir sur les marchés, soit essayer d’acheter aux points bas, et de vendre aux points hauts).
Avec une telle approche, l’investisseur peut essayer de profiter du dynamisme des marchés pour lisser ses points d’entrée, sans se poser la question de savoir quand investir.
Simple d’utilisation, elle encourage l’investissement à long terme et a pour objectif de diminuer le stress de l’investisseur, tout en encourageant les principes d’une gestion de portefeuille cohérente.
Elle peut aussi bien être utilisée dans un contrat d’assurance-vie, un PEA ou un compte-titres ordinaire.
Quels sont les principes de base de cet investissement programmé ?
Il repose sur l’idée que les marchés financiers sont structurellement haussiers, qu’un investissement en Bourse s’apprécie sur le long terme (5-7 ans minimum) en opposition avec le market-timing (qui consiste à trouver le moment idéal pour investir sur les marchés, soit essayer d’acheter aux points bas, et de vendre aux points hauts).
💡 Point finance à connaître : cette stratégie tire notamment sa popularité de la théorie des marchés efficients1, soutenue par l’économiste Eugène Fama (professeur à l’Université de Chicago). Le prix Nobel 2013 d’économie postule que les prix de l’ensemble des actifs financiers cotés reflètent parfaitement les informations disponibles. Dans un tel cadre, aucun investisseur ne peut espérer battre le marché à long terme et profiter « d’anomalies » de prix (sous-évaluation et sur-évaluation des actifs), puisqu’elles n’existent pas. Une telle théorie amène à penser que les marchés financiers affichent toujours les meilleurs prix possibles, quelles que soient ses conditions.
⚠️ Rappelons qu’un investissement en Bourse est risqué et qu’il doit être réalisé seulement après s’être assuré qu’il correspond à son propre profil investisseur…
Quels sont les avantages du DCA ?
Les avantages d’une stratégie d’investissement programmé peuvent être nombreux.
Tout d’abord, elle peut permettre de limiter le temps passé à étudier l’actualité boursière, puisque les investissements sont programmés bien en avance.
Voici une liste non exhaustive :
Diminution du nombre de transactions : un investisseur qui n’investit pas en DCA peut être tenté de réaliser de nombreuses transactions pour « battre le marché ».
Diminution du temps passé au suivi grâce à la programmation.
Diminution de la charge cognitive et du risque de frustration, ce qui peut engendrer un gain en bien-être financier pour l’investisseur.
L’investissement en Bourse comporte un risque de perte totale ou partielle du capital investi.
Quels sont ses inconvénients et ses risques ?
Même si cette méthode peut offrir plusieurs avantages potentiels selon les circonstances (objectifs, horizon d’investissement et profil investisseur), il convient de tenir compte de ses failles.
Premièrement, dans la pratique, beaucoup d’investisseurs sont tentés par le fait de ne pas suivre le plan de l’investissement programmé et décident de le cumuler au market-timing (ce qui est contraire aux principes-même du premier plan). Un tel manque de patience peut nuire aux bienfaits attendus de cette stratégie.
Ensuite, l’investissement programmé permet rarement à l’investisseur de bénéficier des meilleures performances possibles lors des baisses de prix qui précédent de nouvelles hausses et rend l’investissement moins flexible (pas d’ajustements basés sur les conditions de marché).
Il peut ne pas convenir pas à tous les types d’actifs financiers, notamment aux actifs particulièrement volatils.
Enfin, en bourse, aucun rendement ne peut être garanti et l’investissement en bourse présente un risque de perte du capital investi.
Sa mise en place passe par le suivi d’un certain nombre d’étapes. Les voici.
1 - Définir son profil investisseur
Tout d’abord, l’investisseur doit réaliser un travail préparatoire conséquent qui consiste à s’interroger sur son profil.
Il s’agit là d’une étape cruciale qui lui permettra de déterminer son horizon d’investissement ainsi que sa tolérance au risque.
À l ’issue de ce travail, l’investisseur aura une idée plus précise du risque/rendement qu’il est prêt à accepter, ainsi que l’allocation cible de son portefeuille, dont la part à investir en actifs risqués.
2 - Déterminer le montant à investir ainsi que l’intervalle
Vient ensuite l’étape du montant à investir ainsi que l’intervalle entre deux versements.
Certains investisseurs peuvent choisir d’allouer une fraction de leur revenu net pour le montant de chaque versement. Il peut aussi correspondre à un pourcentage d’un capital que l’investisseur possède déjà.
Les performances ne sont pas garanties et l’investissement en bourse comporte un risque de perte totale ou partielle du capital investi.
Pour aligner les versements avec la perception des revenus, certains investisseurs peuvent opter pour des versements mensuels, mais il est possible de fonctionner sur une base bi-mensuelle, trimestrielle, semestrielle... Côté fréquence des versements, impossible d’évoquer la moindre règle formelle.
Ainsi, l’investisseur choisit le montant à investir ainsi que l’intervalle qui convient le mieux à sa situation ainsi qu’à ses objectifs.
3 - Construire son portefeuille-type
L’investisseur passe ensuite par l’étape de sa construction.
Celui-ci permet de se donner une idée de l’allocation cible qu’il cherche à maintenir dans le temps. Pour le construire, il utilise une technique qui vise à pondérer l’exposition de chacun des actifs financiers (en sélectionnant un pourcentage).
4 - S’en tenir à son plan d’investissement
Devoir exprimer une telle étape peut prêter à sourire.
En réalité, certains investisseurs qui optent initialement pour le DCA peuvent avoir du mal à suivre leur plan d’investissement sur le long terme.
Conclusion : pour bénéficier pleinement de ses bienfaits, il peut être préférable de suivre son plan d’investissement.
⚠️ Les investisseurs peuvent envisager d’ajuster leur plan d’investissement en fonction de l’évolution de leur profil (changements de projets, de tolérance au risque…).
Cas pratiques
Voici quelques cas pratiques pour mieux comprendre son utilisation.
Exemple d’investissement en DCA sur les actions
Imaginons que Nicolas souhaite investir en Bourse grâce à son PEA fraîchement ouvert.
Il aimerait gagner du temps dans la prise de décision en utilisant cette méthode.
Après avoir défini un horizon d’investissement de 5 ans minimum, il a construit un portefeuille-type de 7 % par ligne, avec des actions européennes.
Après avoir réalisé un versement initial de 3 000 euros, il a pour objectif d’investir tous les mois 500 euros à allouer pendant 5 ans comme défini dans son portefeuille-type.
Exemple : sur les 500 euros, 35 euros iront renforcer une de ses lignes, et ainsi de suite.
La situation et les chiffres exposés ci-dessus sont fictifs et sont seulement utilisés dans une démarche pédagogique.
Attention : si la valeur nominale des actions est trop élevée, l'investisseur pourra opter pour l'acquisition d'actions fractionnées, sous peine de ne pas pouvoir suivre scrupuleusement l’allocation cible.
Exemple d’investissement en DCA sur les ETF
Après s’être renseignée sur l’investissement en actions, Delphine a ouvert un compte-titres et souhaite investir intégralement en ETFs pour simplifier sa gestion.
En investissant ainsi, elle souhaite ainsi consacrer tous les mois une partie de son revenu de 3 000 € nets à ses investissements en Bourse (10 %), sachant qu’elle est très tolérante au risque et qu’elle dispose d’un horizon d’investissement supérieur à 7 ans.
L’investissement en bourse présente un risque de perte totale ou partielle du capital investi.
Lors de la définition de son plan d’investissement, elle a construit un portefeuille-type d’ETFs focalisé sur les grands indices mondiaux.
Tous les mois, Delphine verse 300 € sur son compte-titres et achète des parts d’ETFs pour correspondre à la pondération des lignes du portefeuille-type.
La situation et les chiffres exposés ci-dessus sont fictifs et sont seulement utilisés dans une démarche pédagogique.
Comparaison avec d’autres stratégies d’investissement
Ce n’est pas la seule stratégie d’investissement qui existe. En voici d’autres à connaître.
DCA versus lump sum investing (LSI) : quelles différences ?
Le Lump Sum Investing (Investissement par unique versement forfaitaire) consiste à investir une somme importante en une fois plutôt que de l’échelonner sur une période donnée.
Cette manière d’investir en une fois peut correspondre aux investisseurs qui sont très tolérants à la volatilité, qui disposent d’un capital important à placer et qui souhaitent gagner du temps dans leur prise de décision tout au long de la période d’investissement.
Le risque serait d'investir une très grosse somme à un moment défavorable (avant une correction), et de subir de fortes moins-values latentes sur une durée importante, et pour l'investisseur, de subir un stress de marché trop important qui pourrait l'amener à liquider l'ensemble de ses positions au pire moment possible (creux de marché). Mais si l'horizon d'investissement est cohérent, ce risque peut finalement avoir un impact mineur sur la gestion de portefeuille.
Cependant, le DCA peut potentiellement atténuer l’impact de la volatilité sur les investissements au fil du temps.
Dollar Cost Averaging versus Dollar Value Averaging (DVA) : quelles différences ?
Une stratégie d’investissement dollar value averaging a pour fonction d’investir des sommes définies à l’avance pour atteindre un montant prédéterminé après une durée donnée.
Par rapport au DCA, le DVA permet de faire varier le montant des sommes définies à l’avance : alors que l’investissement programmé suppose que l’investisseur place des sommes identiques, le DVA invite l’investisseur à verser des sommes dont le montant varie.
Les risques sont de diminuer la rentabilité globale du portefeuille en cas de correspondance entre un moment défavorable (situation de marché pré-correction) et une surpondération des versements par rapport à sa moyenne tout au long de l'investissement programmé.
L’investissement en Bourse comporte un risque de perte totale ou partielle du capital investi.
Cet article est donné à titre purement informatif. Il ne constitue en aucun cas un conseil d’ordre financier, juridique, fiscal ou un conseil en investissement de la part de Fortuneo, et ne saurait engager la responsabilité de Fortuneo pour toute décision prise ou non sur cette base.