Qu'est-ce que la gestion flexible ?
La gestion flexible est une sous-catégorie de la gestion diversifiée. Cela signifie que les fonds pilotés de cette manière investissent à la fois sur les marchés actions et sur les marchés obligataires, qui traitent les titres de dette des États et des entreprises. Ils peuvent d’ailleurs aussi acheter pour une part plus faible d’autres types d’actifs comme des matières premières, des devises… Et aussi détenir des liquidités.
La plupart des fonds diversifiés adoptent un profil de risque : un support prudent, par exemple, aura une répartition cible de 20% d’actions et de 80% d’obligations et le gérant aura peu de latitude pour s’éloigner de cette allocation. Dans le même esprit, un fonds dynamique comportera beaucoup plus d’actifs risqués (70% d’actions en moyenne) et ce quel que soit le contexte de marché, etc. C’est alors à vous de cibler le fonds qui correspond le mieux à votre appétence au risque.
A noter
Ce type d’investissement présente un risque de perte en capital peu importe le profil de risque choisi.
Une grande liberté laissée au gérant
C’est là que la gestion flexible se distingue. Dans ce type de produit, le gérant dispose d’une plus grande marge de manœuvre pour allouer votre investissement entre actions et obligations. L’objectif : tenter de capter un maximum de la performance des marchés en s’exposant aux actions pendant les phases haussières et se replier sur les obligations lorsque le contexte se dégrade. Ce n’est néanmoins pas une martingale, le professionnel aux commandes ne pouvant prédire tous les retournements boursiers. Il pourra en revanche adapter le profil du fonds en fonction des grandes tendances de marché.
Cette flexibilité peut être complète ou partielle. Dans le premier cas, la part allouée aux actions peut évoluer de 0 à 100% de l’épargne gérée. Mais de nombreux OPC (organismes de placement collectif) disposent d’une flexibilité encadrée. On trouve par exemple des fonds flexibles avec une logique de prudence : la part d'actions peut alors évoluer de 0 à 40 ou 50%. Ces placements sont souvent présentés comme des “fonds patrimoniaux” car ils sont particulièrement protecteurs du capital. Certains ont des bornes comprises entre 30 et 70%... Bref, toutes les combinaisons sont possibles.
Les supports dotés d’une flexibilité totale auront des résultats plus variables dans le temps (avec des années plus ou moins bonnes) mais ils pourront sur le long terme afficher des performances plus élevées, en contrepartie d’un risque de perte en capital.
A noter
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La part en unités de compte de ce type d’investissement présente un risque de perte en capital.
Une flexibilité réelle ou supposée ?
La liberté d'actions laissée au gérant est ainsi le premier critère à regarder pour choisir un fonds flexible. Les performances passées seront d’ailleurs à étudier à la lumière de ces contraintes de gestion. Ainsi, un produit dont la part d’actions est plafonnée à 50% de ses actifs ne pourra afficher un gain aussi fort qu’un fonds ayant une totale liberté lorsque les marchés progressent. Inversement un support dont la limite basse d’actifs risqués est de 30% ne pourra se prémunir complètement d’une chute des actions. Attention : vous constaterez que certains de ces supports sont éligibles au PEA (plan d’épargne en actions), mais pas tous !
Comment reconnaître un bon fonds flexible ? D’abord la flexibilité doit être réelle. Autrement dit, le gérant aux commandes doit utiliser la liberté qui lui est laissée. Certaines sociétés de gestion font d’ailleurs figurer dans leur rapport mensuel l'exposition aux actions et son évolution dans le temps. Vous constaterez que certains supports sont gérés plus activement que d’autres.
Limiter les baisses de marché pour tenter de générer de la performance de long terme
En outre, le véritable enjeu de ces fonds consiste à tenter de limiter les pertes en cas de chute des marchés. Lorsque les marchés dégringolent, ils cherchent à protéger au maximum l’épargne qui leur est confiée. Vous serez donc attentifs à leurs résultats sur les mauvaises années boursières : 2011, 2018… Tout en vous rappelant que les performances passées ne présagent pas des performances futures et qu’un gérant ayant passé une crise avec brio ne sera pas forcément aussi efficace lors de la prochaine.
Autre élément à avoir en tête au moment d'examiner les performances des années écoulées : l’environnement a changé, en particulier sur les marchés obligataires. En effet, ces dernières années une bonne partie des performances des fonds diversifiés provenait des obligations dont la valeur a fortement progressé. Les investisseurs pouvaient ainsi tenter de minimiser les risques. Ce moteur a disparu ce qui rend désormais leur travail plus compliqué.
C’est pourquoi il est préférable de miser sur des produits avec diversification. Le fonds doit être en mesure d’investir sur des actions internationales, des créances d’entreprises… afin d’espérer lisser les risques..
Ne pas confondre avec les fonds de performance absolue
Attention enfin à ne pas confondre la gestion flexible avec d’autres modes de gestion et en particulier avec les fonds de performance absolue. Si les deux laissent une grande liberté au gérant pour piloter le fonds, elles comportent de vraies différences. En particulier, les fonds de performance absolue ont recourt à des techniques de gestion plus sophistiquées puisqu'ils tentent de générer de la performance quelle que soit la situation des marchés. La gestion flexible, elle, est dite directionnelle, c’est-à-dire qu’elle suit l’évolution de la Bourse et nécessite que cette dernière grimpe pour générer de la performance.
Source: Webedia, Août 2020.
Crédit visuel : Westend61, Gettyimages.