L’assurance-vie et l’assurance décès, deux philosophies différentes
Qui dit assurance-vie dit outils d’épargne et qui dit assurance décès dit prévoyance.
Côté épargne d’abord, le but est de se constituer un capital en anticipation de ses vieux jours ou pour faire face à un imprévu. En clair, l’assurance-vie est un contrat sur lequel vous effectuez des versements qui sont investis afin de chercher à produire des intérêts tout en bénéficiant d’un cadre juridique et fiscal attractif1. Vous pouvez réaliser des retraits partiels ou un retrait total (c’est-à-dire clôturer le contrat) à tout moment.1
Dans le cadre d’une assurance-vie, les fonds en euros, dans le contexte actuel de taux bas, offrent ainsi des rendements assez faibles mais ils ont une vocation sécuritaire. Les unités de compte sont plus risquées avec un risque de perte en capital en contrepartie d’un potentiel de performance généralement plus élevé sur le long terme. « En ouvrant une assurance-vie, il faut réaliser un arbitrage entre fonds en euros et unités de compte selon le profil de l’investisseur et son aversion au risque. Lorsque l’investisseur a un horizon d’épargne à long terme, il est intéressant d’investir régulièrement une partie de son capital en unités de compte non garanties en capital pour chercher plus de performance sur la durée » explique Renaud Bellivier de Prin, Responsable des départements bourse et patrimonial chez Fortuneo.
Côté prévoyance, l’assurance décès consiste à s’assurer contre… le décès. C’est un moyen d’assurer des revenus au conjoint survivant ou à tout autre bénéficiaire. Dans la pratique, une personne souscrit un contrat d’assurance décès, définit un capital à verser et désigne un ou plusieurs bénéficiaires.
L’assuré s’engage à verser des cotisations sur toute la durée de l’assurance s’il s’agit d’une assurance décès temporaire ou jusqu’à la fin de ses jours pour un contrat vie entière. A son décès, son ou ses bénéficiaires reçoivent ce capital, soit en une fois soit en plusieurs versements sous forme de rente.
Des assurances de long terme
Il n’est jamais trop tôt pour commencer à mettre de l’argent de côté. Dès la naissance de votre chérubin, vous pouvez ouvrir un contrat d’assurance vie à son nom et le capital constitué pourra servir à l'apport pour le premier achat important de votre enfant. L’assurance vie est aussi un investissement intéressant pour financer des projets à long terme.
Dans le cas de l’assurance décès, le contrat a une échéance soit définie lors de la souscription du contrat, soit le jour du décès du souscripteur. Dans le cas d’une assurance décès temporaire, si le souscripteur décède après la fin du contrat, les bénéficiaires ne percevront pas le capital. De même, l’assuré peut aussi décider de mettre un terme à son assurance décès et dans ce cas, il ne pourra pas récupérer les cotisations versées.
Bon à savoir : notez que l’assurance décès ne couvre pas uniquement le décès du souscripteur. Selon les conditions prévues au contrat, le souscripteur peut percevoir le capital en cas d’accident avec perte totale et irréversible d’autonomie.
Quelle fiscalité sur l’assurance-vie et sur l’assurance décès ?
Une subtilité se cache dans le fonctionnement de l’assurance-vie. Elle concerne l’imposition de vos gains. S’il est possible d’effectuer des retraits partiels quand bon vous semble sans clôturer le contrat, la durée à avoir en tête est 8 ans. Il est conseillé de conserver son investissement au moins 8 ans, tout en effectuant des versements réguliers et quelques arbitrages si vous le souhaitez, pour bénéficier de la fiscalité la plus avantageuse1.
Pourquoi ? Car la fiscalité appliquée sur vos gains sera plus faible (7,5 % sur les primes inférieures à 150 000 euros plus les prélèvements sociaux + 17,2% pour les contrats et primes versées à compter du 27 septembre 2017). Et en plus, vous bénéficierez d’un abattement annuel de 4 600 euros sur les gains (et 9200 euros pour un couple marié ou pacsé avec une imposition commune) après 8 ans de détention.
L’assurance décès bénéficie aussi d’une fiscalité préférentielle. Son but est de garantir un revenu à un bénéficiaire, souvent le conjoint survivant. Si les droits de succession devaient absorber une part conséquente du capital versé, le dispositif perdrait tout son intérêt.
Ainsi, en cas de décès, le capital versé est totalement exonéré du taux forfaitaire de 20 % ou 31,25 % (article 900 I CGI) si le bénéficiaire est : le conjoint ou partenaire pacsé du défunt, ou membre de la fratrie. Cette disposition est sujette cependant à des conditions spécifiques.
Lorsque le bénéficiaire n’est ni un conjoint, ni un partenaire de pacs, ni un membre de la fratrie du défunt alors seul le montant de la dernière cotisation annuelle est assujetti à une taxe de 20 % après abattement de 152 500 euros.
Les informations transmises dans cet article ont un caractère purement informatif et ne sauraient être considérées comme un conseil délivré par Fortuneo (juridique, fiscal, investissement ou autre).
Source: Jellyfish, Juillet 2022
Crédit visuel : Gettyimages