Un environnement international peu serein
Après une nette reprise en 2022, le climat est morose en ce qui concerne les perspectives de croissance économique cette année. Globalement, ce que l’on peut dire c’est que ces dernières sont clairement limitées et, surtout, revues à la baisse par rapport à l’an passé. Au début du mois de janvier 2023, dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales 1, la Banque mondiale a ainsi fait savoir qu’elle anticipait l’une des croissances au niveau mondial les plus faibles de ces 30 dernières années, avec un taux qui tomberait à 1,7% contre un taux de 3% prévu il y a six mois. Et tout le monde serait concerné : le ralentissement économique toucherait ainsi 95% des économies avancées et près de 70% des économies de marché émergentes et en développement.
Même son de cloche du côté de l’ONU : les prévisions du Rapport des Nations Unies sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale en 2023 prévoient un net ralentissement de la croissance de la production mondiale, qui pourrait passer d’un taux estimé à 3% en 2022 à 1,9% en 20231 .
Enfin, du côté du Fonds monétaire international (FMI), le ton se veut plus optimiste. Les dernières prédictions dévoilées tablent sur une hausse du PIB mondial qui devrait s’établir à 2,9% pour 2023 1, soit un chiffre plus élevé que les 2,7% estimés en octobre 2022. Il s’agit toutefois d’un ralentissement par rapport au taux de 3,4% constaté en 2022 et d’un taux inférieur à la moyenne historique (2000-19) de 3,8% mais le taux devrait ensuite légèrement remonter à 3,1% en 2024.
À noter que toutes ces perspectives de croissance économique sont à considérer avec prudence. Compte tenu de la précarité de la situation économique actuelle, toute nouvelle évolution défavorable (inflation plus élevée que prévue, taux d’intérêt en hausse soudaine, nouvelles tensions géopolitiques, etc.) pourrait bien faire entrer l’économie mondiale en phase de récession économique. Bonne nouvelle toutefois, les risques de dégradation des perspectives économiques se sont atténués au cours du dernier trimestre 2022 et du début de l’année 2023.
Coup de frein en Europe et en France également
Dans le cas de la zone euro, la récession devrait effectivement être évitée mais la croissance économique s’annonce faible. C’est ce qui ressort des dernières prévisions de la Commission européenne, qui font état d’une croissance économique de 0,9% en 2023 (contre 3,5% en 2022). Hors Irlande et Malte, aucun pays de la zone ne devrait par ailleurs connaître de croissance supérieure à 1,7%. En France, la prévision de croissance est de 0,6%, soit un chiffre légèrement inférieur à la moyenne. De son côté, pour 2023, la Banque de France prévoit une croissance économique de 0,3% dans l’Hexagone tandis que le FMI table plutôt sur 0,7%. Quel que soit le taux prédit, on le voit donc, la croissance économique s’annonce très limitée.
Pour la Commission européenne, trois éléments majeurs justifient la faible croissance économique attendue en France et en zone euro en 2023 : l’inflation, qui reste à un niveau élevé même si elle a probablement déjà connu son pic ces derniers mois ; le durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui remonte ses taux d’intérêt directeurs pour lutter justement contre l’inflation ; et enfin l’environnement extérieur, qui restera globalement peu dynamique au cours des mois à venir.
Vers une meilleure croissance économique en 2024 ?
Vraisemblablement, le ralentissement de la croissance économique, à l’international comme en France, ne devrait être que temporaire. En effet, une reprise modérée est attendue dès 2024, avec un taux de 2,7% au niveau mondial selon la Banque mondiale 1. Du côté de l’UE, le taux de croissance prévu pour 2024 est fixé à 1,6% et à 1,5% pour la zone euro. Un regain est donc prévu à court terme.
Mais, de manière générale, il faut le savoir dès maintenant, c’est vers une faible croissance que se dirige l’ensemble de l’économie mondiale pour les deux ans à venir 1. Et cela se ressentira directement et indirectement dans l’économie française, sans aucun doute. Même si l’économie nationale fait preuve d’une grande résilience.
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Sources : Jellyfish
Crédit visuel : ArLawKa