PRÉVOIR VOTRE BESOIN DE REVENU COMPLÉMENTAIRE
Commencer par faire un bilan prévisionnel de votre situation financière dans 25, 10 ou 5 ans.., en fonction de l'âge auquel vous pourrez demander votre retraite (à partir de 62 ans, ou plus tard (si tous les trimestres ne sont pas réunis) pour bénéficier du taux maximum).1
A cet horizon, il vous faut évaluer la baisse de vos revenus consécutive au passage en retraite : c'est la délicate question des taux de remplacement des pensions qui pourraient baisser dans l'avenir - sauf pour les plus bas revenus - après la réforme en cours (suspendue en 2020).
Plutôt que d'appliquer à vos revenus un taux grossier de 50%, 70%, 80%.., vous pouvez obtenir « l’estimation indicative globale » (EIG) de votre retraite, tous régimes confondus, basée sur l'ensemble de votre carrière. La pension est précisée selon l'âge auquel vous aurez le droit de la demander à partir de 62 ans. Vous recevrez cette information par courrier à vos 55 ans. Elle est aussi accessible dans votre espace personnel sur le site lassuranceretraite.fr. A partir de ce chiffrage (sujet à modification), vous pourrez évaluer la différence avec votre rémunération actuelle.
MOINS DE CHARGES, PLUS DE PATRIMOINE EN RETRAITE
Mais il faut aussi tenir compte de la baisse de vos dépenses (enfants, transports, vacances...) et charges (impôt, emprunts, cotisations sociales...) lorsque vous serez en retraite. Sans négliger, d'ici là, l'augmentation probable de votre patrimoine (logement acquis, héritage...).
Reste à estimer votre besoin réel de revenu complémentaire net pour maintenir un niveau de vie suffisant à vos yeux :
Par ex. Vous gagnez actuellement 3 200 € nets par mois, mais vous estimez que vous n'aurez plus besoin que de 2 900 € en retraite (moins de charges...). D'un autre côté, la prévision de votre pension de retraite est de 2 400 € (EIG) soit 75% de votre rémunération actuelle. Conclusion : il vous manquera 500 € par mois pour être « à l'aise »... Soit 6000 € par an.
ACCUMULER UN CAPITAL CONSTITUTIF DE REVENUS
En se basant sur l'exemple ci-dessus (besoin de 6 000 € par an), le plus simple est d'accumuler le capital nécessaire pour en retirer ce revenu, disons pendant 20 ans, si vous travaillez jusqu'à 65 ans.Le calcul est facile : il vous faudra un capital de 120 000 € (6 000 € x 20) jusqu'à son épuisement (sans compter les intérêts ou plus-values réalisés). Si vous comptez partir plus tôt en retraite, mieux vaut constituer un capital que vous consommerez pendant 25 ans (c'est la durée de vie moyenne en retraite en cas de départ à 62 ans), soit 150 000 € (6000 € x 25).
Ce capital vous pourrez le constituer d'abord, puis le consommer (au moyen de retraits successifs) sur un contrat d'assurance-vie multisupport très approprié à ce type de projet (grâce au fonds garanti en euros).
Pour plus de sécurité et afin de profiter d'une baisse d'impôt immédiate (versements déductible du revenu), le capital peut aussi être constitué sur un plan d'épargne retraite (bloqué pendant la phase d'épargne) en prévision d'une sortie en rente viagère (voir plus bas) ou par rachats lors de la retraite (autorisés par le nouveau PER remplaçant les anciens PERP, contrat Madelin ou PERCO en entreprise).
EN RETRAITE, DES PLACEMENTS À REVENU...?
Vous pouvez aussi choisir d'employer un capital dont le placement vous rapportera un revenu de 6 000 €/an. Le montant nécessaire va dépendre du taux de rendement des placements à revenu. Par exemple : si le plus performant rapporte, en moyenne, 4% par an ; alors 150 000 € (6000/0,04) sont nécessaires pour percevoir annuellement 6 000 € (avant impôt et cotisations). Aujourd'hui, certains placements à revenu (trimestriel ou mensuel), par exemple les parts de SCPI (immobilier locatif d'entreprise) et l'immobilier locatif ancien, peuvent procurer ce rendement régulier.
L’investissement en supports immobiliers ne comporte pas de garantie, ni de performance, ni de capital. L’investisseur prend des risques liés notamment à l’activité économique et aux variations des marchés immobiliers.
Les SCPI, SCI et OPCI supportent des commissions de souscription qui leur sont propres.
L’OPCI détient directement ou indirectement des immeubles dont la vente exige des délais qui dépendront de l’état du marché de l'immobilier.
Ils permettent d'obtenir un revenu sans « manger » le capital investi (transmissible aux héritiers). Donc sans aléa lié à la durée (pas de risque d'épuisement du capital) ! Et puis, l'effort d'épargne pour disposer de ces produits peut être entrepris jeune en remboursant un crédit bancaire (l'immobilier locatif peut s'acheter à crédit comme les parts de SCPI) : inutile d'attendre d'avoir 62 ans pour investir... Les revenus générés avant la retraite vous serviront à rembourser le prêt ! Seul bémol: le rendement (élevé) actuel du placement durera-t-il pendant 10 ou 20 ans... ?
… OU LE VERSEMENT D'UNE RENTE VIAGÈRE ?
Trop d'inconnues à vos yeux... (épuisement du capital de l'assurance-vie, rendement déclinant et frais de l'immobilier) ? Préférez alors le PER (Plan d'épargne retraite créé en 2019, successeur des PERP, Madelin, Perco fusionnés dans ce nouveau produit) qui vous assure le versement d'une rente viagère (comme la possibilité de récupérer un capital).
Selon l'importance du capital converti en rente lors de la retraite, le souscripteur perçoit un montant annuel déterminé jusqu'à son décès. Par exemple, pour un capital de 150 000 € : la rente viagère pourrait être, pour un homme de 62 ans, d’environ 6 700 € par an (si liquidation en 2020).
QUEL EFFORT D'ÉPARGNE MAINTENANT ?
Une fois fixé le capital nécessaire à votre projet, il reste à voir, selon votre âge, combien mettre de côté pour le constituer progressivement sur un placement. Courage ! L'effort sera long...
Pour accumuler (d'ici 20 ans) 150 000 € (sur un placement dont le rendement moyen annuel serait de 4%, par exemple : assurance-vie multisupport sur un profil dynamique), il faut verser 411 € par mois.
Mieux vaut commencer à épargner assez jeune sur un placement dynamique (susceptible d'enregistrer des pertes financières pour les investissements en valeurs mobilières) dont le rendement moyen à long terme est élevé. Plus l'investissement démarre tardivement à l'approche de la retraite, plus le rendement sera faible pour ne pas mettre en danger le capital constitué et plus la somme à placer sera élevée...
Source: Webedia, Novembre2020.
Crédit visuel : 10'000 Hours, Gettyimages.