Vous souhaitez financer un projet personnel en empruntant de l’argent et vous voulez présenter le meilleur profil possible aux banques. Encore faut-il maîtriser les différences entre reste à vivre, taux d’effort ou taux d’endettement… Revenons ici sur la notion de reste à vivre et voyons comment l’améliorer.
Reste à vivre : définition générale
Le reste à vivre, c’est l’argent qui vous reste quand toutes les charges fixes ont été payées. Cet indicateur consiste à retrancher de vos rentrées d’argent toutes les dépenses récurrentes dans le mois. Quelles sont ces dépenses dites incompressibles ? Il s’agit des mensualités de remboursement de crédits, des factures d’eau, d’électricité ou de gaz, des impôts ou encore du loyer et des frais d’assurance. En fin de compte, votre reste à vivre vous permet de vous alimenter, d’acheter des vêtements, de vous équiper en mobilier ou en matériel électronique, de vous divertir, d’épargner, etc.
Surendettement et reste à vivre
Cette définition du reste à vivre diffère pour la commission de surendettement, qui préfère ôter des revenus uniquement les mensualités de crédit. Le résultat correspond à l’argent disponible pour faire face aux charges courantes. La commission de surendettement pondère cette somme selon les personnes, la composition du foyer ou le lieu de domiciliation. Dans l’évaluation d’un dossier de surendettement, le montant du reste à vivre ne peut pas être en deçà du RSA, avec une majoration de 50 % en fonction du nombre de personnes à charge. 1
Reste à vivre vs taux d’effort
Le reste à vivre n’est pas une donnée anodine pour les banques quand elles étudient un dossier de demande de crédit. À partir de ce montant, les organismes prêteurs parviennent à déterminer le risque que représente la solvabilité de l’emprunteur. Plus finement que s’ils se focalisaient uniquement sur le taux d’effort. Pour rappel, le taux d’effort est le ratio entre le poids du crédit immobilier à rembourser et les revenus d’un foyer . De là, les banques en déduisent la somme maximale qu’un client peut consacrer au remboursement de son prêt.
Le taux d’endettement de 33 %
Le taux d’endettement recommandé par les autorités de contrôle et de régulation s’établit à 33 % . Ce qui veut dire que le poids des mensualités de crédit ne peut dépasser un tiers des rentrées d’argent. Le taux d’endettement permet de calculer la capacité d’emprunt. Si ce seuil de 33 % est franchi, il faut soit baisser le montant de l’achat, soit relever la durée du prêt. Mais certains établissements bancaires gardent une marge de manœuvre pour prêter au-delà de ce seuil, en tenant compte, justement, du reste à vivre.
Le reste à vivre joue pour l’octroi d’un crédit bancaire
Les banques évaluent le risque de défaut de l’emprunteur, c’est-à-dire le risque qu’il ne parvienne pas à rembourser son emprunt. Plusieurs paramètres sont passés au crible, dont le reste à vivre. Notez que celui-ci n’est pas soumis à une valeur de référence, contrairement au taux d’endettement, habituellement fixé à 33 % par les établissements prêteurs. Cette absence de référence est due au lien entre le reste à vivre et le niveau de revenus. En effet, plus les revenus sont élevés, plus les sommes restantes après le règlement des mensualités de crédits et des charges fixes auront tendance à être conséquentes, et plus la banque sera encline à accorder un prêt.
Calculer le reste à vivre pour l’obtention d’un crédit
Dans le cadre de la souscription d’un crédit, les établissements prêteurs calculent le reste à vivre de la façon suivante : revenus – mensualités de remboursement de crédits – autres charges fixes. Les revenus correspondent au salaire, aux revenus fonciers ou encore à la pension de retraite. Pour estimer le montant des mensualités du prêt à venir, les banques se basent généralement sur le taux d’endettement maximal admis (33 % des rentrées d’argent, en incluant les mensualités du prêt à l’étude et des éventuels crédits déjà souscrits). Les autres charges, enfin, englobent le loyer, les frais réguliers (transport, scolarité, etc.) et les factures récurrentes (énergie, télécommunication, etc.).
Il est toutefois important de préciser qu’aucune règle n’existe quant au calcul du reste à vivre par les banques. Selon les établissements, les charges fixes prises en compte peuvent différer (certains incluent ou non les impôts dans leur calcul, certains excluent les frais de transport et les factures d’énergie, etc.).
Afin de présenter un meilleur dossier au moment d’emprunter, il est judicieux d’optimiser votre reste à vivre. L’objectif est de réduire vos charges régulières en gérant mieux votre budget. Comment ? Il faut analyser vos factures et détecter des possibilités d’économies, par exemple, en baissant votre consommation énergétique ou en limitant vos déplacements. Autres pistes pour faire des économies : comparer les frais bancaires ou vous attaquer à vos dettes via une opération de rachat de crédits, qui permettra d’alléger vos mensualités de remboursement !
Les informations transmises dans cet article ont un caractère purement informatif et ne sauraient être considérées comme un conseil délivré par Fortuneo (juridique, fiscal, investissement ou autre).
Source: Jellyfish, Mai 2021
Crédit visuel : MoMo Productions; Gettyimages