Pourquoi des fonds climat ?
En 2015, la COP21 était organisée en France et elle a donné lieu à l’adoption de l'Accord de Paris. Ce dernier a marqué un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique avec la fixation d’un objectif de maintien du réchauffement sous la barre des 2 degrés d'ici à 2100. Par ailleurs, l’ONU a fixé 17 objectifs de développement durable (ODD), dont le numéro 13 consiste à lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.
Cette urgence climatique a conduit des sociétés de gestion à créer des produits investissant au bénéfice de la transition énergétique et écologique. Ces fonds intègrent des objectifs de changement climatique : une empreinte carbone plus faible, une exposition réduite aux énergies fossiles, le financement d’entreprises dans le secteur des énergies renouvelables….
Il existe plusieurs typologies de fonds climat. Les plus courants sont des produits investis en actions, mais chaque fonds climat peut avoir une approche bien distincte.
Prenons l’exemple d’un produit commercialisé par un grand groupe bancaire. Son gérant privilégie les entreprises qui favorisent la transformation du modèle énergétique et écologique à long terme. Pour cela, il se concentre sur huit « éco-secteurs » tels que l’économie circulaire, l’agriculture bio & les forêts et les bâtiments verts. Ces activités doivent représenter au moins 10 % du chiffre d’affaires des entreprises en portefeuille.
Il existe aussi, même si c’est encore assez rare, des fonds de « green bonds » (obligations vertes). Les green bonds sont des obligations (titres de dette) émises sur le marché par des entreprises et des États qui souhaitent financer un projet lié à la transition écologique. À la différence des obligations classiques, ces sommes sont fléchées précisément vers des projets « verts », l’émetteur s’y engage et publie chaque année un rapport pour rendre des comptes aux investisseurs. Il doit assurer la transparence des opérations. Il peut détailler les montants alloués à chaque projet et une fois que les projets se concrétisent, les émissions évitées prévisionnelles. Le marché s’étant fortement développé ces dernières années, des fonds de « green bonds » sont désormais accessibles à la plupart des particuliers.
Enfin, d'autres supports marient les deux types d’actifs pour offrir des produits diversifiés, mêlant actions et obligations, comme Ecofi Agir pour le Climat 1.
L’investissement en actions et/ou en obligations comporte un risque de perte en capital.
La dénomination des fonds est un indicateur incontournable. Ces dernières années, on a vu émerger des produits intitulés “climate change” (changement climatique), “transition énergétique” ou encore “vert”. Mais bien sûr, cela n’est pas suffisant. Pour éviter le risque de « greenwashing » (éco blanchiment)1, le ministère de la Transition écologique et solidaire a d’ailleurs créé un label à l’occasion de la COP21, dénommé TEEC pour “Transition Énergétique et Écologique pour le Climat” ; depuis mai 2019, ce label a été renommé Greenfin mais l’ambition reste la même. Ce sceau certifie aux investisseurs que les placements labellisés contribuent effectivement au financement de la transition énergétique et écologique.
Ce label est exigeant et s’attache à trois éléments en particulier. Tout d’abord, les fonds doivent investir une part minimum de leurs actifs dans une liste d’activités durables définies par le label (énergie, déchets, transport…). Ils doivent aussi exclure les énergies fossiles et nucléaires de leurs portefeuilles. Deuxièmement, ils doivent veiller à éviter les sociétés sujettes à controverse sur les sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Enfin, troisième critère : les fonds doivent mesurer les bénéfices environnementaux générés par leurs investissements et rendre cette information publique.1
Pour les personnes sensibles à l’écologie, ces placements peuvent présenter un réel intérêt. Cependant les enjeux environnementaux ne doivent pas occulter les risques. En effet, comme pour tout investissement sur les marchés, un risque de perte en capital existe ; c’est d’autant plus vrai s’il s’agit d’un fonds d’actions. De même, il faut surveiller les performances, qui peuvent être plus ou moins satisfaisantes d’un produit à l’autre. Enfin, il faut garder à l’esprit que ces produits sont moins diversifiés en matière de secteur d'activités que d’autres supports plus généralistes. Il est généralement déconseillé de les utiliser comme des fonds de cœur de portefeuille mais plutôt comme une brique de diversification thématique.
Source: Webedia, Novembre 2020.
Crédit visuel : Catherine Falls Commercial; Gettyimages