Le chéquier, longtemps un indispensable dans le portefeuille des Français
Entre les Français et le chèque, c’est une longue histoire d’amour qui s’écrit depuis plusieurs décennies. Alors que, dans de nombreux pays, le chéquier a d’ores et déjà disparu, il reste encore un mode de paiement incontournable pour les Français. Actuellement, on estime que la France est le pays d’Europe où sont signés le plus de chèques 1. D’ailleurs, selon une étude menée par Ifop fin 2019, 73% des Français ont réglé un ou plusieurs achats par chèque au cours des douze derniers mois. Alors, c’est certes moins que les achats par carte bancaire (97%) et en espèces (93%) mais cela montre bien que le chèque reste un moyen de paiement utilisé par le plus grand nombre à l’heure actuelle.
La force du chèque, depuis toujours, est en grande partie sa simplicité : pas besoin de retenir un code secret ou de demander un RIB pour réaliser un paiement. Quelques mots et quelques chiffres sur un morceau de papier adressé au bénéficiaire et le tour est joué. Par ailleurs, dans une grande majorité de banques, le chéquier est accessible gratuitement, sans frais.
Pourtant, il faut le dire, le chèque est en déclin net. Dans les années 1980, environ 70% des paiements dans l’Hexagone se faisaient par chèque. Au début des années 2000, le taux tombait à 50%. Enfin, dans les années 2010, les chèques ne représentaient plus que 20% des paiements. Et le taux continue de baisser année après année, en étant estimé à environ 10% des transactions désormais.1
Un mode de paiement qui peut parfois poser problème
Le chèque séduit moins les Français que par le passé, parce que de nouveaux modes de paiement, plus pratiques et plus sécurisés, sont disponibles. Les paiements sans contact font par exemple désormais partie intégrante de la vie des Français, et c’est encore plus vrai depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19. Les virements entre particuliers, notamment pour les petites sommes, sont également simplifiés alors que, de son côté, le chèque peut être vu comme un moyen de paiement trop peu sûr. La Banque de France estime en effet que le chèque est le mode de paiement le moins sûr, avec des fraudes qui se multiplient année après année 1. La faute, entre autres choses, à une signature facile à usurper, à l’absence d’un dispositif d’authentification et à un encaissement à retardement.
Pas de disparition officielle des chéquiers en vue
On l’a vu, le temps fait son œuvre et le chèque devient peu à peu démodé. Il laisse progressivement la place à de nouveaux modes de paiement, plus sécurisés et plus instantanés, qui rassurent et séduisent le plus grand nombre. C’est notamment chez les plus jeunes que la tendance se remarque particulièrement. Les 18-24 ans sont les plus enclins à choisir le paiement sans contact ou le virement 1, notamment via des services mobiles, pour transférer de l’argent à un autre particulier, là où leurs aînés auraient auparavant signé un chèque. Et plus les années passeront, plus la tendance devrait se confirmer.
Pour le moment, aucune date de suppression des chéquiers n’a été actée. Ils continueront donc de circuler dans l’Hexagone au cours des mois et des années à venir. Et, de votre côté, vous pouvez donc continuer à remplir et à encaisser vos chèques en prenant bien soin de suivre les règles en place (mentions obligatoire, durée de validité, etc.) pour éviter tout problème et limiter le risque de fraude.
Source: Webedia, Septembre 2020.
Crédit visuel : Kathleen Finlay