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Les nouvelles technologies : est-ce un placement risqué ?

Des levées de fonds records pour Meero (205 millions d’euros) ou encore Doctolib (150 millions d’euros), la french tech cartonne en 2019. Au premier trimestre 2019, ce sont 165 jeunes pousses qui ont attiré 1,432 milliard d’euros d’investissements 1. Mais quels sont les risques à investir dans les nouvelles technologies ?

Publié le 22 août 2019

8.8 % nets par an*, c’est le rendement du capital-investissement à fin 2018 sur la période allant du 31 décembre 2008 au 31 décembre 2018. Ce score surperforme toutes les autres grandes classes d’actifs à long terme (le CAC 40 affiche +7,3 % nets, l’immobilier +6,80 % nets à fin 2018 également sur la période décembre 2008 - décembre 2018) d’après l’étude France Invest/ EY* publiée en juin 2019 ! Voici ce que vous devez savoir sur le fonds commun de placement dans l’innovation qui permet d’investir dans les pépites de la tech. Mais avant d’aller plus loin, rappelez vous que ce type d’investissement (tous Fonds Commun de Placement confondus) est risqué : vous pouvez perdre tout ou partie de votre capital. De plus, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Pourquoi est-ce risqué ? Car vous investissez dans de jeunes PME innovantes au business model non établi avec un lourd effort financier en recherche et développement dans le but de développer de nouveaux produits ou services.

Comment investir dans les nouvelles technologies ?

Le capital-investissement consiste à prendre des participations dans des entreprises non cotées en bourse via les FCPR (fonds commun de placements à risques) et ses déclinaisons : les FIP (fonds d’investissement de proximité) et les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation). Ces derniers sont investis en valeurs mobilières à 70 % minimum (actions, obligations, parts de sociétés innovantes impliquant un risque de perte en capital) contre 50 % pour un FCPR. La fraction restante est placée librement par le fonds selon les objectifs d’investissement.

Quels sont les avantages fiscaux pour l’investisseur ? S’il conserve ses parts de FCPI au moins cinq ans, il a droit à une réduction d’impôt de 18 % du montant investi au sein du fonds de l’année concernée. Toutefois, les versements pris en compte sont plafonnés à 12 000 euros par an pour une personne seule (le double pour un couple marié ou pacsé), après imputation des droits ou frais d’entrée. La réduction fiscale maximum est donc de 2160 euros par an pour une personne seule (4320 euros pour un couple marié ou pacsé)1.

Attention

Cet avantage fiscal n’est pas automatique. Le bénéfice de cet avantage fiscal par l’investisseur dépendra, notamment, de la durée pendant laquelle il détiendra ses parts et sa situation individuelle.

Rappelons qu’une société innovante doit respecter plusieurs critères pour entrer dans un FCPI, dont notamment :

  • Ne pas être cotée en bourse sur un marché réglementé français ou étranger ;

  • un siège social dans l’Union européenne ;

  • moins de 2 000 salariés ;

  • une soumission à l’impôt sur les sociétés ;

  • un non rattachement à une activité de gestion de location d’immeubles ou de patrimoine mobilier.

  • Dépenses en recherche et développement doivent être égales à 15% des charges fiscales déductibles de l’exercice (10% pour les entreprises industrielles);

  • Les produits, services ou la mise au point des procédés doivent être reconnus comme innovant par l’Agence Nationale pour la valorisation de la recherche.

Quels sont les risques à investir dans les start-up via un FCPI ?

Les fonds de capital-investissement présentent un risque de perte partielle ou totale du capital. Pourquoi ? Les perspectives de développement des jeunes pousses sont incertaines.

Le FCPI génère également un risque d’illiquidité. En effet, l’argent investi est bloqué jusqu’à la liquidation des actifs autour de 8 ou 10 ans selon les FCPI. Retrouver son capital (et les éventuels gains !) dépend alors de la capacité du FCPI à réussir la cession des actifs.

Autre écueil : le risque corrélé à la valorisation des titres détenus en portefeuille. Cette valorisation se réfère à la valeur actuelle des titres qui peut cependant ne pas refléter le prix de la cession future des titres en question, d’où le risque. En effet, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Bon à savoir...

Ces investissements occasionnent des frais, tels que les droits d’entrée (commission de souscription), les frais de constitution, de fonctionnement et de gestion.

Dans quels secteurs de la tech ont été investis les capitaux ?

En 2018, les 19 FCPI ont levé 209 millions de capitaux, auprès de 34 127 souscripteurs1. La moyenne de l’argent investi en 2018 s’élève à 6112 euros.

Les secteurs d’activités ayant bénéficié de levées de fonds des FCPI sont les suivants1 :

  • Informatique et numérique : 63 millions d’euros ;

  • Médical et biotechnologies : 33 millions d’euros ;

  • Énergie : 23 millions d’euros ;

  • Biens et services de consommation : 11 millions d’euros ;

  • Télécommunication et communications : 9 millions d’euros ;

  • Biens et services industriels et chimie : 8 millions d’euros ;

  • Services financiers et transports : 4 millions d’euros ;

  • Autres secteurs : 2 millions d’euros.

  • Meero (Uber de la photographie) avec 205 millions d’euros ;

  • Payfit (logiciel de gestion de paie et RH) avec 70 millions d’euros ;

  • Bioserenity (vêtements connectés comme solution intelligente de santé) avec 50 millions d’euros ;

  • Vestiaire collective (dépôt vente de luxe) avec 40 millions d’euros ;

  • Ornikar (auto-école en ligne) avec 35 millions d’euros ;

  • Lifen (messagerie médicale) avec 20 millions d’euros ;

  • EkWater (fournisseur collaboratif d’électricité 100 % verte et de gaz naturel) avec 10,6 millions d’euros ;

  • Metron (intelligence énergétique pour les industries) avec 10 millions d’euros ;

  • Ekim (robot pizzaiolo) avec 10 millions d’euros ;

  • Georges.tech (robot comptable) avec 10 millions d’euros.

Source: Webedia, août 2019.

Crédit visuel : d3sign, GettyImage.


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